La date prévue de l'accouchement avait été définie pour le 22 mars 1992. Ceci édicté en fonction de la date des dernières règles et de la règle magique du gynécologue.
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Le mois précédent, l'attente et la tension devenaient palpables pour le futur papa qui pensait que 9 mois de grossesse voulait dire accouchement au début du 9ème mois et non à la fin de celui-ci.
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Nous avions choisi la clinique "d'obédience judaïque" non pas par conviction religieuse mais parce que c'était la plus directe depuis notre domicile sur les deux dans lesquelles exerçait le gynéco. Accès direct depuis l'autoroute puisqu'il fallait prévoir l'arrivée en trombe depuis Haguenau.
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Nous étions en plein achat d'une nouvelle voiture. En effet notre brave Fiat Typo se révélait trop petite pour nos longs trajets vers Narbonne ou les Charentes avec le barda du bébé. Donc achat, avec reprise de la Typo, d'une Fiat Tempra break. Livraison programmée pour le lundi 23 mars. Donc pour fêter l'arrivée du bébé. Mais je négociais tout de même un véhicule de prêt car la Typo nous était reprise le vendredi 20 mars. pas question de rester 3 jours sans rien.
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Mais... je me programmais aussi une ambulance... au cas où, IL finirait par partir dans le Golfe.
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15 jours avant la date fatidique, je faisais mon ménage, mes vitres ainsi que toutes les activités qui, parait-il, précèdent la naissance. Que dalle ! Par contre, un petit cadeau : les kilomètres de vergetures. Pas une avant, grace aux crèmes de mille balasi, et là, toutes et partout, même au creux poplité (derrière les genoux). Ouaisss ...
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Consultation chez le gynéco le mardi 17 mars. Tout allait bien pour le bébé. (Cette phrase n'est pas annodine, je m'en expliquerais dans une autre page sur la prise en charge de la femme enceinte dans le régime local Alsace-Moselle...)
"Si vous n'avez pas accouché jeudi, je vous prends entre deux."
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Jeudi 19 mars : nouveau rendez-vous chez le gynéco. "Bon, je vais vous décoller les membranes, en général, cela déclenche l'accouchement.
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Jeudi : rien
Vendredi matin : rien. Bon on amène la typo au garage. Mais ils ne voulaient pas nous donner une voiture de prêt, pensant que mon affaire serait déjà réglée. Je criais que je ne pouvais pas rester sans voiture pour la date prévue de l'accouchement. A force, nous percevions une Fiat Panda : un karting quoi...
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Vendredi dans l'après-midi : des contractions. Je vérifie l'affaire sur plusieurs car, là, j'avoue que je ne comprenais pas. "Mais cela ne fait pas si mal que cela. Pourquoi sont-elles toutes en train de hurler dans les films ?" En effet, je n'avais jamais autant vu de films de femmes enceintes et accouchantes et hurlantesque pendant ma grossesse.
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Le futur papa, trépignait : "on y va ?". Moi : "nous en sommes à une contraction toutes les deux minutes. Encore une et on y va".
Et puis plus rien.
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Nuit du vendredi au samedi : le futur papa : "Alors ?" ; "Rien"
Samedi matin : "Alors ? " ; "Rien"
Samedi après-midi : "Alors ?" ; "Rien"
Samedi soir : "Alors ?". Moi : "Rein. Bon on met le réveil à 7 heures pour aller voter à l'ouverture des bureaux. Comme cela ce sera fait de voter.... Si rien ne se passe cette nuit". On mit donc deux réveils à sonner afin d'être sûrs de se lever pour les législatives.
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Dimanche matin : dring. Bon nous nous préparions pour aller voter.
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