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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 14:00

Cette classe de terminale a été le départ de toute une vie.

Le cinquième point qui restait à aborder était : les bals. En effet, autrefois, ce pensionnat avait pour but d'accueillir les orphelines de l'amée de l'air, de les instruire et de les préparer à leur future vie de femme et d'épouse. C'est pour cela que, en plus des cours traditionnels de l'accadémie s'ajoutaient ceux de cuisine et de couture. C'est là que j'ai appris à coudre. Je savais déjà broder mais pas coudre. Cela m'a énormément servi plus tard. Je voulais présenter cette option au bac, comme pouvaient le faire mes camarades des autres classes de terminales, mais nous, les F8 : non ! Pour nous c'était sténo.

Donc, une fois formées en "bonnes futures femmes d'officiers", il fallait nous caser. Pour cela, des bals étaient organisés auprès d'autres écoles militaitres d'hommes. Bien sûr, en 1988, nous y allions par tradition et non pour nous trouver un mari. Mais, il faut avouer, que antérieurement, pour les plus anciennes d'Echouoboulains, c'était une opportunité à saisir.
Alors, nous avions une robe  blanche "forme princesse", avec une grande fermeture éclair dans le dos, le baudrier (beu ciel et blanc) en travers par dessus,l'insigne épinglé à gauche au dessus de la poitrine, les chaussures escarpins blancs avec petit talon et la pochette de bal argentée avec sangle en chaine argentée elle aussi. 

Nous nous rendions sur les lieux du bal, en bus de l'armée (les kaki), accompagnées d'une surveillante et nous étions chargées de différentes actions à mener à bien. En général, tout commençait l'après-midi, genre portes ouvertes, où nous devions vendre des programmes de la soirée ou des billets de tombola. (c'est là qu'un haut gradé m'a dit que je serais très bien dans la vente car je savais faire la promo du produit. Lui, décidé à ne rien acheter,  a pris 10 tickets : j'étais fière de moi).
Puis, nous étions installées à table, une par table, où nous n'étions pas invitées, pour faire la conversation avec les convives et éventuellement trouver un époux. (une collègue de l'année précédente s'était mariée de cette façon : je me suis retrouvée à la table à côté de la sienne). Nous étions en rivalité avec les filles de la Légion d'Honneur qui, avec leur affreuse jupe plissée noire jusqu'aux pieds, leur chemisier blanc moche, leur baudrier bariolé (ce qui avait la signification de leur position de terminale) et leurs chaussures sabot noires qui étaient là, elles aussi pour les mêmes raisons que nous.

L'exemple parfait fût le bal de Saint Cyr. Après la vente des programmes, je fus installée auprès d'une table ronde de 10 personnes. Ces gens venaient à 10 et avaient réservé leurs couverts. On a donc installé un couvert supplémentaire. Une des épouses de Saint Cyrien commençat à râler de ma présence. Son mari, certainement informé de ma situation, lui expliquât ma présence, et que je n'étais pas là pour les enquiquiner. Elle gromela et subit ma présence durant tout le repas. Comme je suis extrèmement bavarde et informée, j'ai soutenu la convesation de l'entrée jusqu'au dessert sans faiblir ni endormir mon auditoire. Arrive le champagne. Ce beau Saint Cyrien déguaine son épée d'apparat et décide de sabrer le champagne. Normal. Si cela ne se fait pas dans ces cas là, cela ne se fera jamais ! Il parvient à ses fins au deuxième coup et offre le bouchon garni de sa collerette de verre à son épouse. Et bien non, il me l'offre à moi ! Colère de sa femme ! Et lui de répondre : "Toi, tu auras régulièrement l'occasion de l'avoir ce bouchon, elle non. Et ce n'est qu'un petit remerciement pour sa compagnie". Elle, rouge de colère, prend son époux par le bras et l'oblige à l'amener danser. Moi, fière comme tout, je range le bouchon dans ma pochette de bal et je m'eclipse aussi pour aller danser. C'est depuis ce jour là que je garde tous les bouchons de champagne marquant un fait important dans ma vie.
Il y a eu ainsi le bal du Pritané, de Salon de Provence etc... auquels je n'ai pas participé car,  nous étions trop nombreuses pour être présentes à tous.

Nous étions donc prêtes à assurer notre vie hors des murs de l'internat. mais avant, il fallait passer en même temps les concours des écoles d'infirmières et le bac. Pour moi, cela allait car , en français (en 1ère) j'avais eu la moyenne et donc je partais avec zéro points d'avance mais avec zéro points de retard. C'était déjà un bon début.
 

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 20:16
Avant de continuer le 5ème point de ceux qui m'ont le plus marqués à la Maison des Ailes, je dois respecter un engagement pris ce jour auprès de Pom.

Il s'agit de la retranscription d'un cimmentaire que j'ai fais sur le site d'Arachnée sur sa page : Epices."Dieu  a fait l'aliment, le diable l'assaisonnement" (james Joyce -Ulysse). Arachnée nous dépeint les épices comme des voyages de saveurs et d'odeurs dans des petits pots étiquetés.

Voici mon commentaire à ce sujet. 

Les épices sont effectivement l'assaisonnement des plats et de la vie.
Pas assez, c'est fade ; trop, ça irrite et cela peut même faire pleurer.
Bref, les épices ne sont que les représentants olfactifs et gustatifs de notre vie.
Au début on est plutôt sucre et miel, puis, rapidmeent, il faut épicer sa vie.
Pour cela, on prend des risques mais la sensation est tellement grande et satisfaisante.
Puis, comme tout, les papilles s'habituent, alors il faut augmenter les doses ou alors aller chercher ailleurs d'autres prfums.
Puis, on réalise que l'on est allé trop loin, ou bien on se casse le nez sur un plat trop épicé pour soi.
Alors on revient au plat initial, en se disant que, après tout, c'est celui-là qui convenait.
Seulement voilà, ce plat de disette se rend compte de son état et ne veut plus de cette fadeur encore plus affadie qu'elle a le goût du dépit.
Alors, on décide de donner une chance de redémarrer la sauce mais il n'y a plus de liant.
Alors le plat de disette veut s'enrichir à sont tour et, pour cela, se sépare du plat initial et va à la découverte de nouveaux horizons parfumés. 

Ce commentaire prendra toute sa valeur plus tard. C'est un peu comme connaitre la fin du film mais pas tout à fait et surtout le principal : c'est le suspens.

Voilà pour Pom et les autres internautes qui me font le grand plaisir de venir s'abîmer les yeux à me lire. J'espère seulement qu'ils auront le courage d'aller jusqu'au bout.

N'oublions pas que le but de ce blog est de me dire, en toute franchise si je suis un monstre ou pas. 

PETITE PRECISION : Ma famille a toujours été présente pendant mon séjour en pensionnat. Je n'ai souffert d'aucun manque et j'en ai même été aguerrie. Du moins je l'ai pensé.......... 
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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 16:46
1985 : premières restrictions budgétaires auprès du ministère de la défense.
1/Mon père, dans l'armée de l'air depuis 34 ans, car il avait devançé l'appel à 16 ans, se voie refuser sa demande de prolongation de travail de 40 à 45 ans. Plus d'argent pour maintenir les appelés à la retraite. Le problème est que j'étais en terminale, ainée d'une famille de 4 enfants et la dernière de mes soeurs était à peine en 4ème. Super. D'autant plus que, à ce moment là, nos politiciens n'avaient rien trouvé de mieux que de supprimer les charges sociales aux employeurs qui enbaucheraient des jeunes mais qui en paieraient 5 % de plus pour l'emploi d'un retraité. Mon père n'a donc eu comme solution que celle d'ouvrir son propre magasin afin d'élever ses enfants.

2/ Notre pensionnat était donc menacé de fermeture avec projet de continuer l'enseignement des jeunes filles du côté de Grenoble en étant rattaché à l'EPA (Ecole des Pupilles de l'Air), établissement équivalent au notre mais pour les garçons et donc pas avec les mêmes matières d'enseignement proposées.
C'est pour sauver notre Maison Des Ailes que Charles HERNUE nous a rendu une visite très officielle. Son compte-rendu a permis le sauvetage pour quelques années encore.
Branle bas de combat ! Ce n'était pas rien : LE MINISTRE DE LA DEFENSE HIMSELF !
Ce fût donc le grand ménage des locaux, des infrastructures soprtives, de la pelouse pour l'hélico et du château.
Accueil depuis l'hélico jusqu'au château par des hauts gradés ainsi que le maire et autres huiles le tout en passant à travers nos rangs. Nous étions rangées par équipes comme d'habitude ou presque. En temps normal, pour les prestations, nous étions face au château et donc dos à la pelouse. Ce jour là non. Face à l'hélico, dos au château, nous avons dû faire un demi tour gauche dans le gravier, une fois le ministre sur le perron. Je ne vous raconte pas les répétitions pour ce mouvement à faire en petites chaussures dans le gravier mou. mais nous y sommes arrivé, bien sûr. Puis revue des troupes, euh pardon, des équipes. Présentation du nom de l'équipe par la chef d'équipe puis annonce de la devise de celle-ci par la sous-chef. Par exemple : "Equipe Saint Exyupéry" ; "devise : Rester simple !". Puis les couleurs, puis le chant de l'établissement : "Tombés pour la patrie, à nos pères honneur. Ils ont donné leur vie sans reproche et sans peur. A la Maison Des Ailes et dans tous nos travaux, ils restent nos modèles. A plus Noble, plus Haut" (a plus noble, plus haut étant la devise de l'établissement). Puis la Marseillaise à 3 voies évidement.
Vin d'honneur au salon du château avec remise de l'insigne de notre maison par la représentante des élèves en compagnie de l'ensemble des terminales. Sauf moi, que l'on avait assigné à l'extérieur et loin car mon franc parler aurait risqué je ne sais quoi.
Pendant ce vin d'honneur, mise en place de la haie d'honneur. Toutes les élèves alignées du sanglier à l'entrée de l'internat. Le sanglier ? une statue représentant un sanglier qui servait de délimitation entre les batiments neufs et le château.
Visite de toutes les installations, repas et départ de Monsieur Charles HERNUE.
Charles HERNUE : un homme magnifique, une prestance superbe, un sourire non feint sur une barbe impéccable. Un homme diplômate à souhaits mais franc. Un homme représentant parfaitement la France dans tout ce qu'elle a de meilleur. J'aurais vraiment aimé le rencontrer, même en dehors de ses activités ministérielles. Un homme partit avec ses secrets, un homme que l'on aurait jamais dû perdre, du moins pas comme cela s'est passé.

1985 : année de tous les défis et déterminante pour mon avenir = année du baccalauréat. Bac F8 option sciences médico-sociales. Année de la mise en place de la nouvelle comptabilité des notes suite à un an de manif. Manif que nous suivions à la radio, puisque, enfermées à Echouboulains, il ne nous était pas possible d'y participer. En plus Valence-en Brie ce n'était pas la porte à côté des lieux des manifs et, détail important, nous n'avions ni permis ni véhicule. Donc, à force de manif, il avait été convenu que les bac techno auraient le même système de comptabilité des matières entre elles que les bacs généraux. En effet, avant, il fallait avoir la moyenne aux 2 bacs pour avoir son examen. Alors que les bacs C ou S pouvaient l'obtenir grâce à la philo. ET, cerise sur le gâteau, ce fût la première année où nous pouvions avoir des mentions. 
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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 17:11
De la 4ème, que j'ai eu le plaisir de refaire à la terminale : 9 ans de présence dans cet établissement. Aucun regret, bien au contraire.
Raconter la vie dans ce pensionnat ne serait pas interessant en dehors de quelques anecdoctes. Certaines magiques, d'autres dures, ou bien étrangeoïdales. De toutes façons, elles ne pourront être comprises que par les personnes présentes aux différents moments.
J'ai cependant 5 souvenirs particuliers.
Le premier est l'arrivée dela prof de musique. Ce jour là beaucoup de choses ont changé. Il y avait de la musique à Echouboulains et le grand salon du château pouvait enfin faire vivre son piano. Je me souviens d'un jour où je m'étais couchée au sol pour visualiser, par la rainure du sol de la porte, la personne qui jouait si bien. C'était la prof de musique ! Normal ! Par contre normale fût la remontrance de la directrice lorsqu'elle m'a trouvé dans cette position mais surtout qui ne voulait pas croire que j'étais comme cela pour la musique. Elle croyait que j'étais encore en rain d'en faire une. Ce professeur avait eu comme mission, en dehors des cours traditionnels de l'éducation nationale, de faire vivre la musique dans l'établissement. Pour cela, elle créa une chorale (déjà à l'époque, sans attendre le film des choristes), donna des cours de piano et essaya tant bien que mal de me faire jouer de la Kéna. J'étais pillier seconde voix à la chorale. L'importance de cette chorale s'est fait ressentir dans la mesure où, lors des cérémonies officielles, nous chantions le chant de la Maison des Ailes ainsi que la Marseillaise. Avec la chorale cela avait une autre prestance. De plus,  la musique de l'armée de l'air était venune nous faire un concert privé, et ce, à deux reprises. J'ai un souvenir ému du ras de tambour sur la bouiteuse, la manchote et sur l'interprétation synphonique du générique des chevaliers du ciel. je pense que c'est à ce moment là que la musique s'est logée quelque part dans mon cerveau (si, si, il parait que j'en ai un).
La gymnastique accrobatique. Comme mon niveau était un peu "petit" mais couplé à mon énergie et mon imagination, je suis passée du côté des entraîneurs. J'ai mis en place une poignée d'enchainements des différents agrés pour les compétitions. De plus, progressivement, je suis devenue juge arbitre. En terminale, mes notes du premier trimestre n'étant pas géniales, la directrice s'opposa fermement à la poursuite de mes activités gymniques pour le second trimestre et donc de passer plus de temps à mes études. Ce qu'elle n'avait pas compris c'est qu'après 3 heures de composition (équivalent d'une matière de bac blanc) obligatoires le mercredi après-midi, la gym m'aérait le cerveau. Bon. Donc tous les mercredis après-midi je fesais de la gym et je préparais les chorégraphie dans ma chambre après en avoir calfeutré la vitre afin que la surveillante ne voie rien. Puis, changement de directives. Officiellement, mes notes ayant remonté, je pouvais à nouveau aider en gym pour la fin du second trimestre et le troisième en n'oubliant pas que le bac arrivait à grands pas. Dans la réalité, la prof de gym réclamait ma présence car elle ne pouvait pas assumer à elle seule tous les entrainements et surtout la création des chorégraphies (en fait pour cela elle n'était plus dans le coup). la direction céda, car, les équipes de tous les niveaux étaient arrivées en national de la compétition. Et vous connaissez les militaires quand il ya un risque de médaille au bout, tout est fait pour dorer le blason...
Echouboulains m'a permis d'aller au théatre et à différents concerts classiques. je m'inscrivais automatiquement. J'adorais cela et la seule contraite était de porter l'uniforme : autant dire que pour moi cela n'était rien, au contraire j'étais fière de le porter et je faisais tout  pour le mettre en valeur. Ce fût le cas lors de notre sortie au petit palais à Paris pour aller voir l'exposition sur les pointillistes. Merveilleux, sublime. J'avoue que je les préfère aux impressionistes. Donc, ce jour là, avec ma copine Patricia, nous étions en train de nous interroger sur une toile qui semblait inachevée. Dans la discution, je donne mon avis et mon ressenti. Puis je me retourne et là, stupéfaction, les visiteurs s'étaient regroupés autour de moi sans que je les voie, et buvaient mes paroles comme celles de l'Evangile. Avec l'uniforme, ils ont cru que nous faisions une visite guidée. Il ya même une dame qui a voulu me donner la pièce que j'ai évidement refusée car je n'avais peu-être pas raison sur l'interprétation du tableau et en plus, je portais l'uniforme et devais donc le respecter.
Le quatrième souvenir est relativement majeur car court sur le temps mais puissant. Il s'agit de la visite de l'établissement par un très grand homme : Charles HERNUE.

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 18:16
Et maintenant abordons l'internat. Nous approchons par le préau. Sur son fronton est apposé un bas-relief d'Hélène Boucher pionnière de l'aéronautique. Ce préau servait à nous protéger de la pluie comme tout préau mais servait aussi à la projection de film un dimanche sur deux en moyenne, à la présentation des activités artistiques (carnaval à thème, fête de fin d'année) mais surtout de lieu de regroupement. Ces derniers avaient lieu pour chacun des trois repas (rangement par équipes) et pour la montée en cours (rangement par classe).

Au fond de ce préau, il y avait une estrade permettant nos diverses manifestations et dont le recoin en haut à droite permettait à la surveillante générale de l'internat ou de l'externat d'avoir un regard inquisiteur sur l'ensemble des petits anges présents.

L'escalier, depuis ce préau, menait à un petit couloir couvert des portes-manteaux, je devrais dire des porte-capes, un pour chacune d'entre nous (répartition par équipe). J'expliquerai plus tard le système des équipes.
Sur la gauche de ce petit couloir, nous pénétrons dans le réfectoire avec, à son extrémité les cuisines et les salles de restauration du personnel et des enseignants + la salle des repas d'équipe avec la Directrice.
Depuis la droite de ce petit couloir, un autre débutait qui nous amenait droit devant à l'internat ou sur la gauche à l'ecalier desservant les salles de classe.

Droit devant donc : pour monter à l'internat, il fallait d'abord franchir la porte vitrée et un petit sas de verre (dont le seul intérêt hormis l'évacuation en cas d'incendie était l'accès en contre-bas à la cabine téléphonique). Nous arrivions alors dans une grande salle : celle de la télévision. Ce niveau était considéré comme le rez-de-chaussée de la structure. Un poste de télévision dont on ne pouvait profiter que le dimanche après-midi (c'est sur ce poste que j'ai pu voir la victoire de Yannick Noah à Rolland Garros et le premier passage TV de Jean-Jacques Goldmann avec sa petite cravatte noire : il en a lançé la mode d'ailleurs !) installées dans des sièges en skaï de sous-officiers. Il faut signaler que tout le matériel de literie et d'environnement était du matériel sous-off (pour ceux qui connaissent : ce n'était pas n'importe quoi !). La télévision n'était allumée que pour les terminales afin de voir les informations (normal préparation du baccalauréat oblige) et que pour celles qui avaient fait preuve de civisme volontairement (ex. : ranger les bancs après la projection du film dans le préau, secours à une collègue en difficulté, coup de main envers les personnels d'entretien...)

Cette salle était située de façon centrale par rapport au batiment, donc sur la droite ou sur la gauche les dispositions étaient identiques. Sur le même étage, il y avait, la pharmacie, la salle d'entrepôt des capes de cérémonie, les chambres individuelles des terminales, une salle d'étude et une autre avec une plaque électrique pour se faire une tisane.

Du centre à chaque extrémités de couloirs, il y avait 3 escaliers désservant les étages et le sous-sol.

Le sous-sol regroupait la lingerie et les rangement du linge, les sous bassements de rangement des valises, la salle de confection des uniformes pour le tailleur (les uniformes de cérémonies ainsi que les robes de bal des terminales étaient sur mesure), le foyer (avec un autre poste de télévision et de quoi se reposer ou faire la gymnastique de Véronique et Davina) et le foyer de vente (AFFA).

Sur le premier et le second étage étaient répartis les dortoirs de huit lits chacun. Soit huit équipes de 8 lits par étage avec 4 blocs de 4 douches et 8 lavabos (un bloc commun à deux équipes), un bloc de sanitaires WC et la salle chauffée de dépôt des serviettes de bains avec une double barre d'étendage chacune. A chaque extrémité on trouvait le placard de ménage des chambre et une chambre avec bloc sanitaire complet pour les surveillantes.

Chaque dortoir comptait donc 8 lits avec, pour chacun une armoire de rangement + un élément en hauteur au-dessus de la tête de lit exepté pour le huitième lit, qui du fait de son isolement géographique dans la pièce ne permettait pas la pose de cet élément. Il y avait aussi deux tables carré de travail, 8 chaises et un meuble de rangement des chaussures et du petit matériel de poussière.

Voici pour la localisation des locaux. Plus tard nous aborderons la vie dans l'établissement côté internat et donc le système des équipes.

Je pense que toutes celles qui ont vécu à la Maison des Ailes se retrouveront dans mes explications et peut-être auront-elles un petit scroutch-scroutch au coeur.




 
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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 18:56
Les infrastructures sportives:

Elles étaient superbes à en faire parlir n'importe quel établissement d'enseignement.

Je commencerais par les balançoires à crêpes. En effet il ne s'agissait que de structures de jeux comme dans n'importe quel parc municipal mais il faut savoir que nous depuis la classe de première nous avions évincé les petites 6èmes pour nous y amuser. Et je peux vous dire que c'est du sport. Il y a surtout que le bac à sable qui y était attenant nous servait pour l'entrainement au lancer du poids.
 
Ces balançoires étaient attenantes au gymnase et à la piste d'atlhétisme.

L'extérieur, il y avait donc un anneau ovale de 4 pistes d'athlétisme en gomme rouge afin de nous préparer aux différentes longueurs à courir ou à marcher. Au milieu il y avait le nécessaire pour le saut en hauteur, sur le côté le matériel pour le saut en longueur avec son terrible bac à sable (les filles qui apprécient le sable dans les chaussures et les chaussettes me comprendront surtout si ce sable est mouillé) et son rateau. Pour le lancer du javelot, nous nous servions de la pelouse la plus proche jouxstant celle des hélicos. Le hochey sur gazon devenait du hochey sur goudron car nous le pratiquions sur une surface de bitume annexe au gymnase.

L'accès aux équipements sportifs fermés se faisait par le centre. Une double porte donnait sur la gauche à la piscine, sur la droite au gymnase et en face aux vestiaires.

Le gymnase : comme tout gymnase, il était possible d'y pratiquer tous les sports collectifs d'intérieur (comme par exemple ce ... de handbal) mais aussi du tennis (réservé aux terminales). Il y avait en matériel fixe les superbes cordes lisses ou à noeuds ainsi que les barres murales pour la danse. En matériel mobile nous disposions de tout le nécessaire pour la gymnastique acrobatique. La "GRS", qui, à ce moment là, s'appelait la rythmique et se pratiquait sous le préau.

La piscine :  Combien d'heures j'y ai passé !!! Il s'agissait d'un bassin de 25 mètres allant de, si mes souvenirs sont bons, 70 cm à 2.5 mètres de profond. Il y avait 4 lignes d'eau. En plus de l'entrainement traditionnel hebdomadaire, nous pouvions y venir pour nous amuser ou nous entrainer chaque mercredi et samedi après midi. Il y avait aussi quelques cours de sauvetage avec remontée du manequin (qu'il était lourd celui-là!).
Nous avions donc, pour assurer notre protection et l'entretien du site, 2 appelés du contingent, maitre-nageurs de formation. La question, de chaque nouvelle année scolaire était de savoir lequel des 2 était le plus beau ou le plus sympa, bref des discussions d'importances capitales pour des ados. Le seul gros inconvénient, était qu'ils appliquaient le règlement à la lettre et donc, ils ne se laissaient pas émoustiller par des petites ados aussi mignones les unes que les autres mais surtout aussi surveillées (pas envie de finir au trou!)

Les vestaires : Chacune des 250 élèves avions notre propre vestiaire. Certes ils n'étaient pas bien grands mais suffisants pour y accueillir les éléments de base au sport : la tenue de sport (pantalon et haut) bleu horizon, la paire de chaussettes, la paire de basket (attention nous sommes en 1980, il s'agissait des basquet plates bleues marine avec la semelle blanche), le tee-shirt bleu connu de tous les militaires et enfin le justaucorps bleu horizon lui aussi. 
Les maillots de bain (une pièce évidement c'est pour du sport) ainsi que les serviettes étaient entreposés dans une salle avec tuyeau de chauffe pour séchage avec chacune notre emplacement attribué.

Certaines d'entre nous pouvaient avoir des linges suppléméntaires en fonction de leur niveau en compétitions sportives et du sport pratiqué. En effet, il y a eu l'arrivée de vrais joggings complets aux couleurs de l'établissement pour toutes les compétitrices avec de vrais baskets. Puis il y a eu l'arrivée de tee-shirt et de justaucorps de compétition toujours aux armes de l'établissement. Attention ! Ne pas abimer sous peine de ...de rien du tout car les compétitrices étaient un peu choyées. En effet, l'armée aime à se positionner en sport. Ce que je trouve logique dans la mesure où elle y met les moyens et aussi que pendant longtemps elle a été la seule source de sportifs de haute volée voire même à l'origine de la création de certaines disciplines olympiques.

Nous avions donc toutes les conditions humaines et techniques à notre épanouissement sportif à la fois personnel et en vue des examens et concours. 
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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 18:16
La Maison des Ailes : définition et équipements. 

Le départ fut donné, si je ne me trompe pas en 1942. Une veuve d'officier de l'Armée de l'Air offrit à cette même armée sont château, les batisses et terrains non agricoles afin d'y acceuillir les orphelines de guerre de cette arme. Le but étant de fournir à ces jeunes filles une éducation et une instruction dignes des meilleures femmes d'officiers.

L'équivalent pour les garçons se situe toujours à Grenoble : l'Ecole des Pupilles de l'Air (EPA).

Les orphelines de l'Armée de l'Air étant de plus en plus rares, et on ne peut que s'en réjouir, cet établissement recevait aussi les filles de famille nombreuse (c'est à ce titre que j'y suis rentrée ) ou de parents en déplacement à l'étranger ou en déplacements constants dans le cadre de l'armée de terre. (Cette situation ne permettant pas une instruction suivie et de qualité conventionnelle pour l'éducation nationale, de plus en plus de mes camarades intégraient ce pensionnat dans ce cadre de prise en charge).

A l'entrée sur le site, on pouvait croiser l'ancien batiment des maitayers devenu alors un logement de fonction. Puis un chemin menait directement aux nouveaux batiments. Mais parlons d'abord du château qui a hébergé jusqu'en 1973, si je ne me trompe, à la fois les dortoirs, les salles de classe et l'administration du site. Un perron magnifique donnait sur un jardin à la française dont la pelouse centrale recevait les hélicoptères des officiels. Ce château fût dès les années 70 restreint aux fonctions administratives, d'infirmerie et de cours de cuisine. En effet, trois batiments neufs sortirent de terre : un pour les salles de classes (externat), un pour l'internat (le lien entre les deux se fesait par une passerelle en verre) et un pour les infrastructures sportives.

L'externat était sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée comprenait le préau, le réfectoire et les cuisines. Le premier étage était constitué des salles de cours spécialisées : une salle de TP en sciences naturelles, une salle de TP de physique/chimie, un laboratoire de langue, et une ou deux salles traditionnelles. Le second étage était essentiellement dévolu aux salles de cours traditionnels et à la salle de couture. Une salle par niveau et par spécialité. Ainsi les 6èmes avaient leur classe pour elles ainsi que les terminales F8. Chaque salle était donc attribuée nominativement et faisait office de salle d'étude. Chaque élève avait son propre casier afin d'y entreposer ses livres, ses cours et son matériel. En effet, les cartables ne devaient transporter que le nécessaire pour le cours suivant et le soir pour les révisions en chambre. Un grand escalier déservait l'ensemble des étages et des sanitaires. Il était appréciable de travailler dans de telles conditions, avec un tel matériel et surtout au sein de classes non surchargées. La classe la plus lourde était celle des 6èmes (environ 25 élèves) et la plus légère celle des terminales litéraires (3 à 6 élèves en fonction des années). Les enseignants étaient de deux catégories : les militaires du rang affectés en fonction de leurs compétences d'enseignement (cours traditionnels ou sportifs), et les personnels de l'éducation nationale sur dérogation comme pour tout établissement du privé.L'enseignement était celui de l'éducation nationale depuis la classe de CM2 à la terminale. A partir de la 3ème, une orentation était possible en BEP "Azaï" ou en  seconde. Les secondes étaient : T4 (à visée du Baccalauréat F8), scientifique (à visée bac C ou S) ou bien litérraire (à visée bac A ou B). En 1984 avait même été crée la première G à visée du bac G depuis le BEP. Après la 5ème, un système de classe de niveau existait. Les 4ème I faisaient du latin en plus des cours traditionnels et avaient le choix de leur deuxième langue vivante (espagnol ou allemand). Les 4ème II suivaient le cursus normal avec le choix de leur deuxième langue vivante. Les 4ème III n'avaient pas le choix de leur deuxième langue vivante : c'était obligatoirement espagnol, mais bénéficiaient de 3 heures de français et de mathématiques et de deux heures d'anglais en plus par semaine afin de permettre une meilleure remise à niveau. Les classes de 3ème avaient le même système. Le seul problème était que, avant le combat acharné des membres de ma classe, les 3ème III ne pouvaient prétendre à une autre orientation que le BEP et surtout pas à la seconde T4, car la prof de Sanitaire et Social refusait les "nulles" dans son cours.

Je suis donc rentrée dans ce pensionnat en 1975 en classe de 4ème II, langue vivante 2 : allemenand. J'ai complètement loupé mon année. L'orientation avait été le CPPN, donc plus de pensionnat, et je me suis battue pour redoubler mais en 4ème III. Puis 3ème III, puis 2nde T4 suivie de 1ère et terminale F8. Bref 9 ans à Echouboulains et je ne regrette rien. Sans eux je n'aurais jamais eu mon bac et donc je ne serais jamais devenue infirmière !
 
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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 18:07
Avant de partir pour Echouboulains je suis allée dire aurevoir à Mohamed, Fatima, Samir, Rachid (je crois, ma mémoire défaille) et Radia. C'est une famille algérienne que nous avions rencontré lors de notre périple en HLM. Je voulais absolument leur dire aurevoir car j'avais appris beaucoup de choses auprès d'eux. Ils étaient français en dehors de la maison et algériens une fois chez eux. Fatima m'a appris la danse du ventre et à faire le couscous de façon traditionelle, c'est à dire en roulant la semoule brûlante dans le plat à rouler. Je me suis brûlé "grave" comme on dit mais que c'était bon. Un jour pour la fête de son fils ainé, Samir, (fête correspondant à notre communion solennelle), Fatima avait monté 3 kilos de mayonnaise A LA FOURCHETTE !
Je voulais dire aurevoir au ciméma d'Ambérieu en Bugey. Etrange ? Non. C'était le seul endroit intéressant sur cette ville en dehors de la bibliothèque mais sur 2 salles, l'une était pour les films de violence ou X et l'autre pour une actualité cimnématographique aléatoire. Mais nous aimions bien nous en servir comme point de départ pour l'ascenssion vers la tour de Saint Denis. Un jour, ce cinéma proposait "Grease". Tout les élèves de notre école devaient y aller et encore une fois ma soeur et moi serions les seules à ne pas y aller. Nous avons enquiquiné nos parents jusqu'à ce q'ils cèdent. Victoire ! En fait mon père voulait y aller mais il ne nous l'a pas dit sur le moment. Le lundi matin à l'école ma soeur et moi avons savouré une victoire sans précédents : nous avions été les seules à y aller et ce film a eu un succès planétaire. Moi j'y étais.
Je voulais aussi dire aurevoir à mon prof de gymnastique accrobatique. Celui des 4 qui m'appelait son ELASTIQUE.
C'est le seul qui s'occupait de moi. En effet, j'avais commencé la gym tardivement (à 12 ans c'est trop tard même à cette époque là) et de ce fait mes articulations n'étaient déjà plus assez souples pour évoluer favorablement. Je n'arrivais pas à faire ce fichu pont et donc adieu la souplesse arrière et les sauts qui vont avec. Les prof avaient accepté de me faire monter de catégorie non pas par rapport à un progrès quelconque mais parceque ma soeur, plus jeune, elle avait le niveau et que ma mère ne voulait pas avoir trente six trajets à faire pour nous y amener. Je me retrouvais donc isolée à essayer de monter ce pont! Comme visiblement je n'y arriverais pas, j'avais opté pour l'apprentissage du reste et donc la poutre, terreur des gymnastes. En bref, je savais faire le grand écart sur la poutre ainsi que la roulade avant, la roulade arrière et la roue. Cette roue et ce grand écart sur la poutre me propulsaient dans les "valables" qui n'ont pas froid aux yeux tandis que la souplesse arrière sur cette même poutre etait d'une banalité affligeante. Si ce n'est qu'un jour une petite roumaine du nom de Nadia Komanenschy (je suis désolée si l'orthographe du nom est erronée) nous a toutes rétrogradé au stade zéro. Depuis cette gamine et ses 10 médailles d'or aux JO, le grand écart et la roue sur la poutre, cela se fait en poussines. Super !
Mais donc je continuais à essayer d'avancer sur cette poutre chérie car ce prof m'adorrait. Je ne venais plus en cours que pour lui. "Mon élastique". C'était très gentil pour moi surtout que je ne l'étais pas tant que cela. De plus, pour une fois un prof de gym s'occupait de moi et non pas de ma soeur si prometteuse et ensuite de ma petite soeur, qui elle,  a pu, du fait de son âge commencer très tôt.
Je voulais aussi dire aurevoir à monsieur le curé et ce jour là je lui ais promis que je continuerais à chanter auprès de l'harmonium à chacunes de mes vacances.

A chacune de mes vacances. Le problème était bien là. Echouboulains, pensionnat de jeunes filles de l'armée de l'air, était tellement loin qu'il n'était possible de rentrer à la maison que pour les vacances scolaires donc à la Toussaints, à Noël, à Pâques, à l'Ascenssion et enfin aux grandes vacances.

Pendant ce temps là, mon futur mari était scolarisé à Morsbach, en Moselle et de ce fait était bilingue allemand. 

C'est avec l'esprit des conquistadors que je préparais mon sac et mon trousseau à l'abordage de la Seine et Marne. Ma copine Carole, elle n'en menait pas large. Echouboulains nous voilà !
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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 22:57
A la sortie de la messe, il y avait toujours un clochard. Il était gentil et ne faisait pas peur. Cependant, l'avis général des familles était de s'en méfier. Tout le monde lui donnait quelques centimes voire des frances entiers. Tous les dimanches, ma mère nous donnait à ma soeur et moi une pièce pour la quête pendant l'office. Un jour, je n'ai pas mis la pièce au fond du panier. Je l'avais gardé précieusement pour le clochard. Ce dernier s'était beaucoup amusé de mon envie de lui donner cette pièce tout en étant pétrifiée de peur à l'idée qu'il puisse me saisir par le bras. A peine rentrée à la maison j'ai été dénoncée par ma soeur du sacrilège lèz-quête. Ma mère ne prit pas mal ma décision. Après tout j'avais fait acte de charité. Seulement j'avais lésé le curé qui vivait en partie de la quête tandis que le clochard était une personne qui avait choisi ce mode de vie. (Quand on pense que maintenant c'est loin d'en être le cas !). Je cherchais donc un autre moyen d'aider ce clochardcar  nous n'avions pas d'argent de poche comme beaucoup d'autre en ce temps là. Ma soeur et moi dormions dans la même chambre. J'attendais qu'elle s'endorme et je me mettais sur le sol sans couverture ni protection du sol. Je me disais que la quantité de froid et d'inconfort que je subissais serait de ce fait otée auprès du clochard. Pendant la nuit, et sans m'en rendre compte je finissais dans mon lit....
Mais j'étais furieuse après ma soeur de cette dénonciation. Alors, un autre dimanche matin, après la messe, nous passions comme d'habitude devant le marchand de journeaux et là ma soeur s'est mise à hurler et à éclater en sanglots : Claude François était mort. Rien n'y faisait pour la calmer. J'essayais d'être gentille mais je ne comprenais vraiment pas sa réaction. Et en plus "tanpis pour elle, elle n'avait qu'à pas me dénoncer".

Puis arrivait l'hiver, la neige et ce fichu climat froid et humide. Même avec cinq manteaux sur le dos, le froid passait au travers et nous glaçait. Tous les soirs, nous étalions nos manteaux, nos chausettes et nos chaussures pour les sécher. Mon père se pris à découvrir le ski et voulait nous y emmener à l'occasion. Les finances du moment ne permettaient pas l'achat de vêtements de ski pour des enfants "en pousse" et en plus pas sûrs de continuer un tel sport ou assimilé. Et puis, moi j'étais bien devant la cheminée et la télé. En effet, nos parents savaient bien gérer notre présence devant le petit écran, mais, en hiver, avec ce froid, dans une région désertée par la culture, gratuite ou non, la télé était notre seul refuge en dehors des parties de cartes ou de petits chevaux.
Il faut aussi dire que ma mère voyait d'un mauvais oeil, mon départ pour la neige vu mon état de santé et les interdictions précises posées par le cardiologue : pas de réglisse, pas de pression atmosphérique (donc pas trop de hauteur), pas de sport violent ou à fort débit sanguin, pas de café ni  de tabac dans mon avenir adulte. Par contre il n'a rien dit pour une activité sexuelle. Normal, on n'en parlait pas à l'époque malgrès mai 68.
Enfin bref, c'est comme cela que j'ai passé mes dimanche après-midi devant le grand Jacques Martin. Pour moi, le meilleur moment de la journée était le feuilleton américain. C'est ainsi que j'ai découvert, entre autres, "Drôles de Dames", "Starsky et Hutch", "l'homme de l'Atlantide", "Magnum", "l'Agence tous  Risques" et surtout "Mac Guyver".

Mon père était militaire de carrière. Il avait devancé l'appel à 16 ans, et, à force de travail personnel et d'examens réussis, il était devenu stade 4 pour la réparation des radars. Ne m'en demandez pas plus sur sa spécialité. Pour moi, il était dans l'aviation militaire et surtout il était beau en uniforme quotidien avec son calot, sa chemise bleue (avec 3 plis au fer à repasser dans le dos) ou en uniforme de cérémonie avec sa casquette et sa vareuse à une rangée de boutons dorés. Nous recevions donc la publication des armées : le TAM (Terre, Air, Mer). Un article particulier y est apparu un jour. Il s'agissait d'un reportage sur une pension pour jeunes filles de l'armée dans la Seine et Marne : La Maison des Ailes, Echouboulains, 77830 Valence en Brie. Moi qui voulais aller en pension, cela tombait à pic. Mon père fit tout pour que je n'y ailles pas. Il m'a même dit que si j'allais en pension aussi loin, je ne pourrais pas faire de ski comme il se l'était prévu l'hiver suivant. Mes parents m'ont laissé le choix et le temps d'y réfléchir après m'avoir clairement expliqué le pour et le contre. Verdict : OUI je veux y aller ! A ce moment précis commençait ma nouvelle vie, ma vie d'adolescente.
 
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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 15:10
Au bout de 2 ans, les HLM nous ont vu fuir. Mes parents ont trouvé une maison à vendre à 1 Km de là à Saint Denis en Bugey. Un vrai paradis avec sa tour carrée seul reliquat d'un château médiéval, sa supérette, son super boulanger, son curé et l'Arbre du Christ supplicié.
LA TOUR : Pour accéder à la tour, 2 chemins étaient possibles; un facile mais long adapté aux promenades en famille avec ses espaces pique-nique naturels, l'autre; plus rapide mais plus escarpé, envahi de buis et de ronces et pour lequel un entrainement des jambes et du souffle était nécessaire. Mais une fois en haut, quelle vue ! La tour, en elle même n'apportait rien. il n'y avait plus guère que les 4 murs posés sur un carré parfait mais ce qui comptait en était sa conquète. Une véritable course à la première place s'instaurait régulièrement tous les étés. Un jour, mon copain Jean-François m'avait contrarié, je l'ai poussé du haut du mont à travers les ronces. Il était écorché de partout mais, comme il avait eu tort et qu'il se savait coupable, il me dévoila le sentier aux prunelles. Juste après la voie férrée mais entre le sentier lent et le rapide de l'escalade à la tour. Ces prunelles si merveilleuse quand on ne se précipitait pas pour les manger. En effet, si elles ne sont pas parfaitement mûres, elles vous déposent un voile de toile d'araignée sur les dents et les gencives (c'est la même chose pour les kakis que je découvrirais beaucoup plus tard). Le vrai problème étant de ne pas se tromper avec une autre baie presque semblable aux prunelles, qui pousse juste à côté des prunelles mais qui elle est toxique. L'autre problème de la cueillette des prunelles est que ces dernières étant ramassées chaudes sur l'arbre et consommées immédiatement et en grande quantité ...troubles intestinaux...que nous n'avions même plus à expliquer à nos parents.
LA SUPERETTE : Ce magasin avait la capacité de me rassasier après chaque séance de cathéchisme car il vendait des petits pots pour bébé aux fruits. Cela peut parraître étrange mais, à cette époque, ce n'était pas toujours évident d'en trouver en dehors des hypermarchés. Bref, une bonne partie de mon argent de poche passait dans ces petits pots aux fruits (avec préférence pour l'abricot) et le reste pour le clochard de l'église.
L'EGLISE : En soit pas grand chose, si ce n'est que pour moi, c'était la première fois que je voyais une église de type gothique. En effet dans les Landes, l'église était romane (avec le garde-champètre et son tambour pour faire les annonces du village pour la semaine à venir). Mais surtout, cette église était, toujours à mes yeux d'enfant, propre, entretenue et surtout animée comme jamais. J'aimais venir dans cette église car elle avait un curé, mais quel curé !!!
LE CURE : Il avait dans les 70 ans mais il pétait la forme. Il nous invitait à partager sa foi d'un telle manière que nous étions happés, et surtout heureux de venir le voir pour la messe ou pour le cathéchisme. Ce curé était un précursseur. Il avait des enfants de choeur fille, et devinez qui a été la seconde à bénéficier de cette situation ? Cette façon de voir l'avait obligé à quelques explications avec ses supérieurs. A Noël, il faisait une crèche animée. Les personnages étaient posés devant un autel, et, pendant la messe de minuit, les enfants de choeur et l'enfant ange Gabriel, amenait l'enfant Jésus dans son emplacement de la crèche. Ma soeur, Irène avait le privilège de faire l'ange Gabriel. Elle portait donc la statut du petit Jésus au-dessus de sa tête en offrande aux personnes de l'assistance et le déposait ensuite dans la crèche. Je jalousais ma soeur parcequ'elle tenait ce rôle du fait de sa longue chevelure blonde. Un ange s'est blond pas brun et frisé.
Plus tard, je laissais ma place d'enfant de choeur pour celle de chanteuse auprès de l'harmonium et de sa jeune pianiste. Ce curé était tellement ...que j'ai voulu rentrer dans les ordres. Il me l'a déconseillé tant que je n'aurais pas plus vécu. J'avais alors 15 ans. 
L'ARBRE DU CHRIST SUPPLICIE : Sur la place de l'église, il y avait des platanes. Ok, c'est un peu partout pareil. Et bien là, il y avait une grosse particularité. Un jour un camion a eu besoin de manoeuver sur cette place. En reculant, il arracha une branche d'un des platanes. L'arbre aurait "coulé" de la sève et  sa cicatrice représente le christ supplicié. Depuis, la foule se déplace pour voir cet arbre, et il y a même eu France 3 Rhône-Alpes. Personnellement, même en m'aplliquant, je n'ai pas réussi à le voir. 
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