18 mars 2010
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Dans cette clinique, je fis mes premières armes en service de soins intensifs cardiologie. Faire mes premières armes est un faible mot. 
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Je ne savais pas assez bien piquer afin de poser des cathéters intraveineux alors que les situations étaient toujours urgentes. La surveillante déboulait toujours (le jour, pas la nuit) pour prendre ma place dans ces cas là. Mais la somme de connaissances acquises valait bien les humiliations subies devant les collègues, les toubibs et les patients. Je mettais à leur place de stress (dans un service de soins intensifs cardio c'est un comble !) en sachant que c'était moi la responsable de leur vie durant 12 heures consécutives. 
Mais, faisant partie des personnes avançant grâce à l'échec, tout me fut profitable.
Gestion des anticoagulant, premiers essais sur site de l'Actilyse, premières seringues électriques à double pompes, massages cardiaques efficients et déchocage...)
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Un lundi soir, j'avais retiré 700 francs avec ma carte limitée afin de m'acheter un imperméable magnifique vu dans la boutique des Nouvelles Galeries d'Agen.
La nuit de travail se déroula comme d'habitude et puis, au petit matin, direction le magasin, le sourire aux lèvres.
Un doute surgit : voyons les billets avant d'entrer.
Et oui, tout avait disparu : l'argent mais aussi tout le porte-feuille avec mes papiers et ma carte limitée, certes, mais comment vivre sans argent ?
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Ce fut donc ma première expérience du parcours du combattant afin de faire le nécessaire dans ces cas là.
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Je commençais donc par la police. Je fus agréablement accueillie par deux agents. Le premier, la quarantaine, visiblement le chef, me dit d'emblée de remercier mes collègues. Novice de la vie comme je l'étais, je ne pouvais le croire. Le second la petite trentaine et encore, me souriait en permanence et tentait de me faire admettre les dires de son supérieur. Le vouvoiement et la courtoisie était de rigueur mais il fallut tout de même donner mon identité alors que mes papiers m'avait été volés. 
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Munie de ma déclaration de perte/vol, direction l'agence bancaire et là, obtenir de l'argent afin de tenir jusqu'à l'émission de ma nouvelle carte. J'avais 23 ans et je devais encore faire intervenir mes parents afin de justifier d'un compte à débiter au cas où....
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Direction la sous préfecture afin de refaire les papiers et là, il fallut fournir toutes les copies, certifiées conformes, du livret de famille détenu par mes parents mais aussi de ceux de mes grands parents et ajouter encore un certificat de naissance sur le territoire....
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Nota Bene : mon nom de jeune-fille est d'origine espagnole et j'ai eu très peur qu'ils me demandent des documents "made in Spain" mais non OUf car née à Mont-de-Marsan.
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Puis, dodo durant trois heures, un bout de pain et retour au boulot. Inutile de vous dire que j'ai dû me forcer à dire bonjour à tout le monde avec le sourire.
Mes collègues, comprenant un malaise me questionnèrent et furent toutes "complètement choquées" et me dirent que j'avais dû perdre ce porte-feuille dans la rue. Personne, ici, n'était capable d'un tel acte.
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J'ai dû attendre la paye suivante afin de retourner aux Galeries et m'acheter enfin cet imperméable.
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Le bel imper à 1400 francs!!!!!! Ceci dit, je l'aimais tellement que je l'ai fait durer de 1988 à 2002 sans que le modèle ne fane d'un point de vue de la mode.
Rentable tout de même !
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