Arrivée sur Strasbourg à 6 heures du matin.
A moitié endormie, je vis le panneau d'entrée dans l'agglomération de "Strasbourg". Bref nous étions arrivés.
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Pascal me dit alors en souriant :"Strasbourg"
Moi : "Tu as l'air d'être content d'être à Strasbourg..."
Lui : "Oui parce que je sais que maintenant tu ne me quitteras plus".
Je pris cela comme un compliment pour moi. Il était tellement heureux avec moi qu'il avait peur de me perdre. Mais tout de même j'avais tout laissé dans le sud ouest et tout ce que je possédais tenait dans le coffre de la voiture...
Si j'avais fait attention à ce que cela voulait dire en réalité pour lui.
Il avait fait une touche à Agen puis ferré le joli poisson, gentiment remonté la ligne jusqu'à Strasbourg et maintenant le joli poisson est dans le seau.
La transformation du joli poisson en un monstre pouvait commencer.
(Vous allez comprendre, au fil de mes pages, la raison pour laquelle je n'aime pas les compliments...il y avait toujours une sale idée derrière...) (MAIS JE ME SOIGNE)
Le collègue nous amena jusqu'à la gare et nous déposions la voiture au parking gardé et donc payant de cette gare.
Nous partîmes à le recherche d'un hôtel car il nous fallait dormir un peu. Refus de la totalité des hôtels. Même en payant la nuit presque finie, personne n'a voulu nous donner une chambre. Même le formule 1. Nous avons dû attendre 9 heures afin d'en obtenir une.
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En attendant nous errions dans la gare SNCF et le premier choc apparu. Dans les gares que je connaissais il y avait des cafés, des libraires avec mots croisés, romans de gare, paquets de bonbons et Bounty. Ici, il n'y avait presque QUE à manger. Mais pas deux ou trois boutiques non une bonne dizaine : Bretzels, charcuteries, pâtisseries et quelles pâtisseries...et Bretzels, et pâtisseries et charcuteries....
Et les gens, grands et costaux. Dans le sud-ouest, avec mes 1 m 70 et mes 56 kg je faisais partie des grandes. Là je faisait partie de la moyenne et encore des maigrichonnes.
Et puis l'accent...couplé ou dialecte...Et puis pas de "bonjour" lorsque l'on se croise, pas de sourires.
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Après un bref repos, nous partions à la recherche d'un logement. L'armée ne nous payait que 3 nuitées.
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Au deuxième jour nous trouvions un studio à Cronenbourg. Oui Cronenbourg et pas Kronenbourg. Quoique. Il s'agissait bien de la commune dont est issue la bière en question mais après la guerre les noms ont été francisés. Donc adieu le K au profit du C mais ils ont oublié une règle de français qui consiste à mettre un M avant le B.
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Donc nous nous installions au 150 route d'Oberhausbergen (prononcez o-bèr-a-os-bèr-guèn) à Cronenbourg.
Oui je sais c'est dur de le prononcer surtout pour un accent du sud qui coule et roule plus vite que son ombre.
J'ai vite dû apprendre à HACHER les mots. Mais surtout à savoir lire très vite les panneaux de signalisation des communes dont les noms sont tellement longs qu'ils tiennent sur 2 panneaux afin de ne pas être éborgnés par les poids lourds.
Quelques exemples afin de vous entraîner...
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.Et un dernier pour la route :
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.Contraste ? Vous avez dit contraste ?