Voici, en vrac et dans le désordre les petites choses qui semblent sans importante sur le moment mais qui finissent par avoir une explication.
PLUS TARD
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Les ressentis de la fin de ma vie de jeune fille. (et oui, c'est le mot à utiliser du moment que le mariage n'est pas validé)
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Agen, toujours.
1/ Le canal :
Afin de traverser le canal, un pont en pierre réservé aux piétons. Un sol en bitume, un rebord plein, à au moins un mètre dix de hauteur, en béton. Et dessous coule l'eau du canal.
Et sur l'eau des canards.
Et moi, debout sur le rebord de béton, je marchais droit devant en regardant les canards plus bas et je faisais semblant de tituber.
Kaalloo, me tenait fermement par la main, la peur de me voir tomber dans le dit canal. Alors, pour la rigolade, je racontais que mes amis les canards m'aideraient et que je voulais voir les canards, les canards, les canards. Il y a eu une crise de fou-rire. Depuis ce jour, dès qu'une situation quelque peu embarrassante se présentait et qu'il fallait dérider tout cela je sortais le mot magique "canard".
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Nous marchions sur ce pont, lui au sol, moi sur la margelle, en fredonnant les premières chansons de Cabrel ainsi que celles de Françoise Hardi. Je chantais avec d'autant plus d'ardeur, que c'était sa chanteuse française préférée. (mon premier cadeau, a, de ce fait, été une cassette audio de cette femme). Puis vint s'ajouter une toute nouvelle chanteuse. Frêle, fragile, la voix fine, belle, délicate, sexy, osée, rousse, les cheveux raides, le regard triste, la mélancolie sur la bouche, les épaules blanches, l'envie de la soutenir et, pour un mec, l'envie de la protéger avec le plus si affinité. Un être d'aspect malléable, modifiable. Un femme comme il les aimait Lui.
Bref, tout mon opposé : Mylène Farmer. Mais pourquoi moi alors ? C'était l'Amour pensais-je. Mouais ....
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2/ Crise du logement :
Un coin de moquette chez une copine, et nos premiers ébats amoureux entre filasses et acariens.
La traversée d'Agen, à pieds, pour cause de non permis de conduire. Et les achats de tournedos de cheval (ma viande préférée) et d'un gros pain rond cuit au four à bois traditionnel alimenté par des sarments de vigne.
La colère de Kaalloo, parce que ma copine-logeuse avait, avec mon accord, fini les tournedos et le pain que Lui avait payé.
3/ Les attentions :
Les premières roses qu'il m'avait acheté, rouges, dont j'avais séché les pétales, conservées précieusement pendant 21 ans.
Les lettres d'amour et les poèmes qu'il me laissait, discrètement posés sur mon oreiller qui sont devenus ensuite de simples mots de la vie quotidienne au dos du papier d'emballage du pain et que j'ai conservés, précieusement, pendant 21 ans.
La petite robe que j'avais acheté, pour lui être belle.
Ses apparitions miraculeuses, alors qu'il était sensé être en manoeuvres, dans mon dos, dès que je sortais avec un autre, en copain et qui du coup s'effaçait devant la prise autoritaire de ma main.
Les premiers cours de conduite car il fallait que je l'ai ce permis pour transporter nos affaires dans la ville de sa prochaine affectation.
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Que du plaisir ! Mais je m'en fichais, j'étais jeune, gaillarde et Amoureuse....